Les jolies colonies de vacances
Partir en voyage, quand on est allergique ou qu’on a un enfant allergique peut être source de stress. Il faut penser à tout : la trousse à pharmacie, les protocoles d’urgence, la barrière de la langue...
Se préparer, anticiper et tout organiser permet de faire des vacances un moment de détente et de plaisir. Nous avons choisi de lister cinq points indispensables pour s’organiser et anticiper.
Le plein de médicaments
Consultez votre médecin avant votre départ. Il vous prescrira en quantité suffisante les médicaments adaptés à votre état de santé ou celui de votre enfant (traitement de fond et traitement d’urgence en cas de déclenchement sur place d’une réaction allergique sévère ou non, anti-histaminiques, bronchodilatateurs, corticoïdes inhalés...). En fonction des risques encourus et pour limiter les désagréments, il pourra décider d’augmenter votre dosage habituel le temps de vos vacances.
Si vous partez à l’étranger, demandez-lui une version anglaise de vos ordonnances (au moins des principes actifs) qui pourra si besoin justifier auprès des douanes la présence de médicaments dans vos bagages (surtout si vous emportez par exemple de la cortisone ou un stylo autodéclenchant d’adrénaline).
Attention : si vous prenez l’avion, ne mettez pas vos médicaments en soute, le froid et la dépressurisation les abîmeraient. En outre, les médicaments d’urgence doivent toujours rester à portée de main.
Les vaccins
En fonction de votre destination, assurez-vous avant votre départ que vos vaccinations sont à jour. Si vous êtes allergique à l’ovalbumine (protéine de l’œuf), le vaccin contre la fièvre jaune (obligatoire dans certains pays) n’est pas contre-indiqué. Mais demandez l’avis de votre allergologue. Selon les cas, le vaccin devra être injecté en milieu hospitalier et le patient restera sous surveillance médicale. De même, les vaccins contre l’encéphalite à tiques, la grippe et les oreillons ne sont pas contre-indiqués.
La trousse d’urgence
Elle doit être complète et facile à transporter. Attention à la conservation des médicaments, et surtout de l’adrénaline, sensible à la chaleur et au froid. Il ne faut pas la ranger avec un pain à glace mais dans un sac isotherme. La pochette FRÍO, par exemple, protège les médicaments de la chaleur, même sous les climats les plus chauds. Veillez à ne pas laisser la trousse en plein soleil, sur la plage ou dans la voiture. Gardez les médicaments dans leur emballage d’origine. Emportez en quantité suffisante les traitements de fond et les médicaments d’urgence. Prévoyez ces derniers en double, au cas où... Les services d’urgence sont précaires dans certains pays où les traitements spécifiques sont difficiles à obtenir. Mais même dans les autres pays, il n’est pas toujours simple de se procurer un stylo autodéclenchant.
N’oubliez pas de prendre une copie du protocole de soins d’urgence avec une photo récente. Étant donné qu’il dicte la conduite à tenir, l’idéal serait qu’il soit rédigé dans la langue du pays de destination, mais en anglais, c’est déjà très bien.
Comment dit-on...?
Le guide de conversation permet d’anticiper la barrière de la langue. Tout le monde ne parle pas français à l’étranger et vos souvenirs d’anglais... ne sont peut-être justement que des souvenirs. Connaître la traduction de tous les allergènes à l’écrit et à l’oral sous-entend de savoir les prononcer.
Numéros de téléphone indispensables
• Personnes à contacter en cas de problème.
• Numéros d’urgence du pays de destination (Europe 112, etc.)
• Hôpitaux, services d’urgence locaux.
• Le site Internet du ministère des Affaires étrangères recense les numéros et les adresses utiles :
police, ambassades et consulats de France, hôpitaux de très nombreux pays.
• Numéro de l’assurance de rapatriement.
Conseil : assurez-vous que votre forfait de téléphone portable permette d’émettre et de recevoir des appels à l’étranger. Selon l’opérateur, il est possible de souscrire à un forfait international pour un temps limité.
Même si vous optez pour une location dans laquelle vous pouvez cuisiner et si vous n’allez pas au restaurant, cela vous sera utile à l’épicerie du coin, ne serait-ce que pour comprendre la liste des ingrédients. Pour faciliter les échanges, l’idéal est d’avoir une fiche des aliments auxquels vous ou votre enfant êtes allergiques. En anglais et dans la langue du pays de destination. Les plus créatifs pourront prévoir des photos ou des dessins qui ont le mérite d’être universels.
Attention aux produits non emballés et non étiquetés (c’est-à-dire sans liste précise d’ingrédients). Même si, depuis le 1er juillet 2015, les allergènes doivent obligatoirement être identifiés, cette réglementation n’est pas toujours prise en compte par tous les métiers de bouche.
Si vous restez en France, n’hésitez pas à appeler le chef cuisinier de votre lieu de villégiature. Concernant les sorties au restaurant, la prudence est de mise. En cas de doute, il est préférable de renoncer à la sortie. Des précautions doivent être prises.
Céline, maman d’une enfant allergique, explique : « J’appelle le chef pour connaître les menus. Je lui signale que ma fille Zoé, quatre ans, est allergique et lui demande s’il peut adapter ses repas. Le sujet ne doit surtout pas être tabou. Il est très important d’en parler ; même chose avec le serveur. Dans un restaurant, j’avais demandé la composition exacte des frites en précisant que Zoé était allergique. Le personnel avait alors sorti une nouvelle assiette propre pour être sûr qu’il n’y avait pas eu d’allergènes en contact avec la vaisselle. »
Plusieurs compagnies aériennes affirment s’adapter aux besoins des personnes allergiques, notamment Air France, Alitalia, British Airways, Emirates, Lufthansa...
Ces compagnies s’enorgueillissent de ne plus servir de collations contenant des arachides.
Entre ce qui figure sur leur site Internet et la réalité, mieux vaut, encore une fois, être prudent. Le retour des adhérents est formel ! En cas de doute, prévoyez un en-cas préparé à la maison. De même, il convient d’emporter des lingettes pour nettoyer la tablette.
Bien évidemment, il faudra faire attention à leur composition pour éviter tout risque de réaction.
Information du consommateur
Le décret n° 2015-447 d’application du règlement INCO n 1169/2011 concerne les denrées alimentaires non préemballées. Pour rappel, tous les métiers de bouche sont concernés : restaurateurs, boulangers, charcutiers, traiteurs ont l’obligation d’indiquer, à proximité immédiate des denrées alimentaires qu’ils vendent, la présence des 14 allergènes à déclaration obligatoire (liste ADO). Même chose pour les sociétés de restauration collective : la présence d’allergènes doit figurer par écrit (tableau, pique-prix, catalogue) dans les cantines scolaires.
Cette mesure s’adresse également à la vente à emporter (type camion pizza, kebab), aux denrées proposées par les petits producteurs sur les marchés, etc.
- Mention, en gras ou en italique, de la présence des allergènes dans la liste d’ingrédients.
- Mention de l’origine ou de la provenance pour les viandes (fraîches et surgelées), le miel, l’huile d’olive, les fruits et les légumes frais.
- Typographie obligatoire avec une taille de caractère minimale de 1,2 mm (excepté pour les emballages ayant une surface inférieure à 80 cm2, la taille est alors réduite à 0,9 mm) afin d’améliorer la visibilité de l’étiquette.
- Mention de la présence de nano-ingrédients pour les produits
Dans vos bagages
L’organisation, le maître mot selon Céline : « Je prends des réserves avec moi : un paquet de pâtes, des gâteaux. Ma fille allergique sait que j’ai toujours ses biscuits dans mon sac. »
L’AFPRAL recommande de prévoir des aliments de base pour deux ou trois jours pour les personnes allergiques. Cela permet de ne pas stresser et de chercher tranquillement un commerce sur place.
Autres conseils de bon sens également :
prévoyez des éponges et du produit vaisselle pour faire le ménage à l’arrivée dans la location ; le petit matériel indispensable (par exemple une bouilloire : elle prend peu de place, permet de faire un café, un thé, une soupe ou des petits repas préparés déshydratés ; pensez à l’adaptateur électrique selon le pays) ; le nécessaire de toilette de toute la famille, dont le savon « sans » et les crèmes hydratantes ; pour les asthmatiques, la taie d’oreiller et la housse anti acariens qui englobe la totalité du matelas, type Immunoctem, Acastop ou Protecsom (demandez les dimensions du lit lors de la réservation).
Irène Lopez
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