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Lorsque l’on soupçonne une allergie, il ne faut pas attendre. Quel que soit le symptôme dont on souffre ou l’allergène que l’on suspecte, il existe des tests efficaces et indolores qui permettent de savoir si on est allergique et à quoi on réagit.
Plus le diagnostic est précoce, plus la prise en charge sera efficace, permettant de soulager les symptômes et d'éviter une aggravation.
Contrairement à ce que l’on pense encore parfois, il ne faut pas attendre un certain âge chez l'enfant, avant de faire des tests. Ceux-ci peuvent être réalisés chez le tout petit enfant, dès les premières heures ou premières semaines si des symptômes apparaissent. Consultez un allergologue.
Il est beaucoup plus facile de combattre l’allergie et d’éviter les allergènes en cause lorsque l’on connaît avec certitude ce à quoi on réagit. On peut ainsi éviter, notamment chez les enfants, qu’une allergie naissante ne se transforme en maladie chronique.
La recherche en allergologie a permis de nombreuses avancées et une meilleure connaissance des mécanismes allergiques.
Les différents outils et techniques à disposition des allergologues leurs permettent d’identifier de manière beaucoup plus efficace que par le passé les allergènes responsables des réactions allergiques. De plus, la gravité des symptômes est désormais précisée sur la base de critères uniformes définis dans des consensus médicaux sur l’asthme, la rhinite ou la dermatite atopique (eczéma).
Ainsi, un consensus international sur l’asthme a établi les étapes du diagnostic et du traitement de cette maladie. De même, pour l’eczéma, il existe désormais un « score européen » permettant de chiffrer l’importance des symptômes et d’évaluer de manière précise toute amélioration ou aggravation.
L'allergie n'est pas toujours simple à identifier, car ses symptômes habituels (rhinite, toux, asthme, conjonctivite, démangeaisons...) peuvent avoir d’autres causes.
Mais associés à d'autres faits ou informations, ces symptômes peuvent évoquer l’allergie. C'est le cas :
Il faut aussi se rappeler que les causes et les symptômes se conjuguent parfois de manière inattendue. Ainsi, l’asthme peut être lié à une allergie alimentaire et l’eczéma, à une allergie aux acariens, aux moisissures, etc, mais aussi à une allergie alimentaire.
Chez l'enfant, l'allergie est souvent diagnostiquée tard, après des mois, voire des années. Une étude* de 2011 estime à 7 ans la durée de "l'errance diagnostic" et par conséquent, de souffrances : toux persistante nocturne, eczéma qui démange très fort et qui fait pleurer, bronchiolites répétitives avant parfois une longue période d'accalmie puis l'apparition des crises d'asthme... Le diagnostic de l'enfant allergique, et sa bonne prise en charge thérapeutique, reste encore aujourd'hui la première difficulté à laquelle les parents ont à faire face. Aujourd'hui un enfant sur quatre est allergique ; pensez-y.
* Demoly P et al. L'offre de soins en allergologie en 2011. Revue française d'allergologie. 51 (2011) 64-72.
On ne sait pas toujours quel médecin consulter... surtout si les symptômes sont variés et touchent plusieurs organes (yeux, peau...). On hésite souvent entre les différents spécialistes (pneumologue, dermatologue, pédiatre...) et on choisit généralement en fonction du problème le plus gênant et on oublie parfois de parler au médecin des autres symptômes dont on souffre.
On peut, en agissant de cette façon, retarder le diagnostic.
L’allergologue est un médecin spécialisé en allergologie. Depuis 2017, c'est une spécialité médicale à part entière, que les internes en médecine peuvent choisir durant leur parcours de formation, au même titre que la cardiologie ou la chirurgie, par exemple.
Ce professionnel de santé prend spécifiquement en charge tous les domaines de la maladie allergique (respiratoires, cutanées, alimentaires, médicamenteuses, venins) et ses conséquences.
En cas de symptômes, la meilleure chose à faire est de consulter en premier votre médecin traitant au plus tôt. Celui-ci vous aidera à identifier s’il peut ou non s’agir d’une allergie et vous orientera vers un allergologue.
L'allergologue pourra, grâce à un interrogatoire précis et divers tests (voir plus bas), identifier le ou les allergène(s) responsable de votre (vos) allergie(s). Il vous donnera ainsi le traitement adapté et vous indiquera la conduite à tenir au quotidien.
Si le dialogue avec le médecin n’est pas possible (ex : refus d'envoyer chez un allergologue, refus de prescrire des tests, par exemple sous prétexte que l’enfant serait trop jeune), vous pouvez consulter directement un allergologue sans être orienté par votre médecin traitant. Il faut savoir que certains sont plus particulièrement expert en allergies alimentaires, d'autres en allergies respiratoires, etc,
Même si les médecins ne sont pas toujours d’accord entre eux et que certains sont plus enclins à pratiquer rapidement des tests alors que d’autres préfèrent utiliser d’abord un traitement qui soignent les symptômes, généralement, le spécialiste n’hésite pas à chercher la cause de l'allergie.
Notre Comité scientifique insiste sur la réponse à donner : il n'y a pas d'âge minimum pour consulter et faire les tests de dépistage !
En cas de symptômes, il ne faut pas attendre ; plus vite la cause de l'allergie sera identifiée, plus vite on pourra éviter à l'enfant les contacts avec les allergènes qui provoquent ses problèmes, permettant ainsi de le soulager et lui éviter des complications.
Il n'y a pas d'âge pour prescrire des investigations allergologiques chez le nourrisson et le jeune enfant, sous réserve d'un interrogatoire précis et d'un examen clinique soigneux préalables.
A savoir :
Dans le cas de l'asthme, des tests s'imposent devant tout asthme du nourrisson afin de préciser le diagnostic et de prévoir l'évolution. Ils sont à refaire régulièrement car les causes, tout comme les symptômes d'allergie, peuvent évoluer.
L’anamnèse, c’est-à-dire l’interrogatoire médical, demeure un outil d’investigation absolument nécessaire en allergie. Elle sert au professionnel, pour orienter son diagnostic. Il est donc sage de noter vos observations, au fur et à mesure, pour ne rien oublier le jour de votre rendez-vous car le médecin aura certainement plusieurs questions à vous poser.
Il faut réfléchir aussi à ce qui a changé dans la vie au moment de l’apparition des symptômes : déménagement, travaux, achat de mobiliers neufs, voyage, changement de travail, entrée à l’école... tous ces éléments peuvent orienter le diagnostic.
Le médecin réalise généralement une « enquête catégorielle alimentaire ». Il est pour cela demandé à la personne ou aux parents d'un enfant de tenir un journal de bord pendant une à trois semaines, d’y noter tout ce qui a été consommé et de garder toutes les étiquettes des aliments achetés.
Les étiquettes sont importantes car parfois on n’imagine pas que tel ou tel ingrédient, comme le lait, l’œuf ou l’arachide par exemple, se trouve masqué dans un aliment que l’on consomme régulièrement.
Quels sont les antécédents personnels et familiaux d’atopie ?
asthme ?
allergie alimentaire ?
allergie médicamenteuse ?
allergie au latex ?
dermatite atopique (eczéma) ?
rhino-conjonctivite allergique ?
Décrivez les symptômes actuels
type de symptômes ? (toux, nez qui coule, gorge qui gratte...)
où ? (dans quelles circonstances)
quand ? y a-t-il des variations saisonnières ?
facteurs déclenchants ou aggravants ?
depuis combien de temps ?
traitements déjà essayés ?
Quel est votre état de santé ?
autres maladies ?
niveau d’activité ?
suivi médical ?
hospitalisation ou consultation dans un service d’urgence ?
médicaments pris ?
Questions sur votre environnement
(domicile et professionnel)
tabagisme ?
animaux ?
tapis, meubles rembourrés, rideaux, peluches... ?
plantes, moisissures ?
jardin ?
travaux récents ?
acquisition de mobilier neuf ?
S’il s’agit d’une allergie alimentaire, d’autres éléments doivent être notés :
régime (diète) et habitudes alimentaires ?
aliment suspecté (conserver et apporter les emballages) ?
quantité consommée ?
temps entre ingestion et apparition des symptômes ?
type de symptômes et durée ?
facteurs aggravants (exercice/effort, alcool) ?
répétition des symptômes avec le même aliment ?
temps écoulé depuis dernier épisode ?
médicament nécessaire ?
Le médecin s’attardera à la recherche de signes d’allergie en portant une attention particulière à l’examen des points suivants :
paramètres de croissance lorsqu'il s'agit d'un enfant
yeux, oreilles, nez et bouche
cardio-pulmonaire
abdomen
peau.
Les tests cutanés d’allergie constituent une méthode rapide et très précise pour détecter la présence d'anti-corps IgE (Immunoglobulines E) spécifiques.
Le « prick-test » est le plus utilisé. Il consiste à faire pénétrer un peu d’allergène dans la peau au moyen d'une sorte d'aiguille ou stylet de plastique, piqué à travers la goutte, afin de mettre cette substance en contact avec les tissus superficiels de la peau. Ce n'est pas douloureux. Le plus souvent, ce test est réalisé sur l'avant-bras ; pour les nourrissons ou très jeunes enfants, dans le dos.
La réaction se lit après 10- 20 minutes. L'allergologue mesure alors la taille de la papule (œdème = gonflement de la peau) et l’érythème (rougeur).
S’il y a allergie, la personne testée ressent très rapidement une démangeaison localisée à l’endroit où l’allergène responsable a été déposé.
Les symptômes disparaissent rapidement dans les heures qui suivent selon l’importance de la réaction. Il est très important d’avoir cessé de prendre tout anti-histaminique au moins une semaine avant les tests.
Le SCORAD (score global de gravité de la dermatite atopique) est un outil très utile pour le médecin, surtout pour le suivi des patients et les études cliniques, car il permet de préciser la gravité d’une dermatite atopique.
Les critères objectifs consistent à déterminer l’étendue des lésions puis à évaluer l’intensité de l’érythème, œdème/papulation, suintement/croûtes, excoriation (grattage), lichénification (lésions chroniques) et sécheresse de la peau non atteinte. Les critères subjectifs tiennent compte de la diminution de sommeil et du prurit (démangeaison).
Les « patch-tests » (tests épicutanés) servent à dépister une allergie de contact, c’est-à-dire une réaction qui se produit sur la peau au contact d’un allergène.
On utilise pour cela plusieurs bandes d’adhésifs sur lesquelles ont été appliquées des pastilles contenant divers allergènes. Ces adhésifs sont fixés sur la peau et, après 48 heures, on observe s’il y a eu une réaction. Les tests épicutanés doivent être réalisés en dehors d’une poussée allergique et nécessitent également l’arrêt des médicaments antihistaminiques et/ou corticoïdes.
Si vous soupçonnez une allergie de contact, il est indispensable de noter tous les produits que vous suspectez (cosmétiques, tissus, métaux, produits d’entretien...) et de les signaler au médecin afin qu’il puisse les tester.
Les tests cutanés aux aliments sont exécutés à l’aide d’extraits commerciaux, fabriqués par des laboratoires spécialisés et disponibles sous forme de liquide.
L’emploi d’aliments frais, aussi appelés « aliments natifs », sont également utilisés pour tester les aliments courants. Les deux méthodes sont possibles. C'est une méthode plus fiable, particulièrement pour les fruits et légumes.
En cas de suspicion d'allergie à des aliments, les tests cutanés sont faits de préférence lorsqu’il y a une histoire suggérant une allergie alimentaire.
Les tests aux aliments par dépistage, sans histoire médicale, peuvent mener à un grand nombre de faux positifs ou rendre complexe l’interprétation des résultats. En effet, un test cutané positif à un aliment avec une histoire médicale (réactions allergiques déjà connues) confirme une allergie dans plus de 90 % des cas, tandis qu’un test cutané négatif, avec une histoire médicale, élimine l’allergie d’origine IgE dans plus de 95 % des cas.
Cependant, s’il y a test cutané positif alors qu’il n’y a jamais eu de réaction allergique, il y a une chance sur deux pour que l’allergie soit inexistante, d’où la nécessité d’utiliser les tests de provocation.
Tests de provocation oral aux aliments (TPO)
Le principe des tests de provocation est de reproduire, en milieu hospitalier, les symptômes de la réaction allergique en mettant le patient en contact avec l’allergène suspecté.
Test d’ingestion d’un aliment, le TPO, permet aux allergologues de connaître la quantité d’aliment qui déclenche les symptômes ainsi que leur nature et chronologie. C’est une sorte de “reconstitution” en milieu hospitalier de l’événement allergique.
Ce test vient en complément des autres outils diagnostic que sont les tests cutanés (prick-tests, patch tests) et les tests sanguins.
Il ne constitue pas la base du diagnostic de l’allergie alimentaire mais il fait partie des diverses étapes de prise en charge et d’évaluation à disposition des spécialistes.
Les informations fournies par les TPO permettent notamment d’évaluer le risque encouru lors d’une consommation accidentelle de l’aliment. Il permet également de guider les mesures thérapeutiques : degré d’éviction, assouplissement d'un régime d'éviction, composition de la trousse d’urgence...
Le principe général de ce test est de proposer l’aliment à tester sous une forme de consommation courante et sous la forme ayant déclenché la réaction. Cet aliment, broyé, est mélangé à une “matrice”, support alimentaire pour masquer l’aliment à tester (compote par exemple). Le plus souvent, différentes doses, progressivement croissantes, seront administrées au patient sans qu’il sache qui contient quoi.
Les tests de provocation par voie orale se déroulent sous surveillance d’un médecin en milieu hospitalier, où l’anaphylaxie (forme la plus sévère de réaction allergique) peut être
rapidement traitée si elle survient.
Les TPO sont le plus souvent envisagés dans les cas d’allergie alimentaire persistante pour des allergènes de consommation courante (lait, oeuf, blé), et pour les patients à haut risque d’allergie sévère et persistante (arachide, noisette) avec une forte sensibilisation.
Epreuves fonctionnelles respiratoires et test de provocation bronchique
Ces examens permettent de diagnostiquer une maladie asthmatique et d'en évaluer la sévérité.
Les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) nécessitent que le patient inspire et expire sur commande. Durant ces EFR, on évalue aussi la réponse aux bronchodilatateurs. On peut aussi soumettre la personne à un exercice physique pour le diagnostic d’asthme d’effort. En complément, un autre test peut être proposé au patient : celui qui consiste à lui faire inhaler une quantité progressive de métacholine afin d'évaluer par la suite sa fonction pulmonaire.
Tests sanguins
Les tests sanguins consistent à faire une prise de sang et à déterminer si le sérum contient des anticorps, les IgE (Immunoglobulines E), qui sont les anticorps impliqués dans les réactions allergiques. Un bilan sanguin permet de les doser. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.
IgE totales
Le dosage des IgE totales n'est pas un test de dépistage de l'allergie. Ils sont peu spécifiques et leur présence en grande quantité peut témoigner d’une pathologie autre qu'allergique (infection virale, parasitaire, affection tumorales, certains déficits immunitaires...). Ils ne peuvent pas, seuls, orienter sur le diagnostic précis.
Le dosage des IgE spécifiques permet de dépister plus précisément une allergie respiratoire ou alimentaire. Ce dosage mesure un certain type d’IgE, spécifique à une substance, par exemple, l'arachide, l'oeuf, les pollens, les acariens, etc.
Attention ! Les tests d’allergie devront être refaits à intervalles plus ou moins réguliers en fonction de l’évolution des symptômes. L’allergie évolue avec le temps. De nouveaux allergènes peuvent apparaître et, à l’inverse, on peut développer naturellement une tolérance à des allergènes, notamment alimentaires, qu’on ne supportait pas. Le médecin appréciera à quel rythme les tests doivent être répétés.