Rénover, décorer, bricoler - Du sol au plafond, prévenir les allergies
Vous venez d’acheter un logement et souhaitez réaliser des travaux avant d’y emménager ? Vous avez pour projet de rénover votre habitation ? Gros travaux ou simple décoration, des précautions et des choix s’imposent... Nous vous proposons de passer en revue différentes problématiques en fonction des matériaux utilisés dans chacun de ses numéros.
Aujourd’hui, zoom sur la moquette, la peinture et l’air.
Faut-il renoncer à la moquette par peur des acariens ?
Depuis que les fabricants ont multiplié les couleurs, la peinture a la cote. Comment la choisir non nocive pour la santé ? Enfin, comment s’assurer que l’air respiré est sain ? Trois décryptages pour se lancer.
Les pieds sur terre
On a longtemps crié haro sur la moquette. Selon certaines idées reçues, elle serait un nid à acariens et favoriserait leur prolifération. Les acariens sont de petits organismes arachnides qui se nourrissent de pourriture et de squames d’humains et d’animaux. Leurs excréments peuvent provoquer des réactions allergiques : nez qui coule ou nez bouché, yeux rougis qui pleurent, démangent ou brûlent, éternuements réguliers, toux sèche, asthme, etc. La moquette continue surtout d’être victime d’idées fausses et, par conséquent, reste boudée.
Pas de particules dans l’air
L’UFTM (Union française des tapis et moquettes) a consulté des pneumologues et des allergologues en poste à l’institut Pasteur de Strasbourg. Ces derniers n’ont opposé aucune raison scientifique valable pour déconseiller l’usage de la moquette. Car si la moquette piège bien des acariens dans ses fibres, elle présente néanmoins l’avantage de ne pas laisser les particules en suspension dans l’air.
La moquette évite la poussière volatile.
Moins de poussières fines
C’est hors de nos frontières qu’il faut aller chercher des résultats objectifs. La fédération allemande Asthme et allergies avait demandé dès 2005 au laboratoire d’analyse sur l’environnement et l’air ambiant GUT de réaliser une étude portant sur la pollution des espaces intérieurs par les poussières fines. Les résultats, très remarqués, ont révélé une concentration moyenne de poussières fines de 62,9 μg/m2 lors du recours à un sol lisse, soit un niveau supérieur à la limite légale de concentration de poussières fines dans l’air extérieur fixé à un maximum de 50 μg/m2 pendant 35 jours par an. En revanche, dans les pièces moquettées, la concentration de poussières fines mesurées était de moitié inférieure, atteignant un taux de 30,4 μg/m2 ! Néanmoins les professionnels de santé s’accordent à dire qu’il est préférable d’éviter la moquette. Si toutefois cette solution n’est pas envisageable ou si l’on y tient vraiment il faudra procéder à une aspiration régulière avec un aspirateur à filtre HEPA minimum 12, particules aériennes à haute efficacité ou profiter de ces travaux pour faire installer une aspiration centralisée (Cyclovac de Trovac).
HEPA est l’acronyme de High Efficiency Particulate Air, particules aériennes à haute efficacité. C’est un filtre à air qui s’applique à tout dispositif capable de filtrer, en un passage, au moins 99,97 % des particules de diamètre supérieur ou égal à 0,3 μm2. L’AFPRAL recommande d’utiliser des aspirateurs équipés d’un filtre HEPA minimum 12.
Une température inférieure à 20 °C
Que faire pour limiter la prolifération des acariens ? Aérer quelques minutes par jour, pour remplacer l’air usagé par de l’air frais. En outre, une température inférieure à 20 °C ralentit considérablement la prolifération des acariens.
Dos au mur
L’eczéma de contact, réaction allergique fréquente en présence de MIT.
2 à 4 % de la population est allergique à la méthylisothiazolinone (MIT), un produit antimicrobien présent dans de très nombreuses références de peintures. Même de très faibles quantités suffisent à déclencher une éventuelle réaction allergique, qui se manifeste souvent par l’apparition d’un eczéma de contact. Pour les individus déjà sensibilisés à la MIT, la suppression totale de toute exposition à la substance est le seul moyen d’en éviter la récidive, que ce soit par voie cutanée directe ou aéroportée (diffusée dans l’air).
93 % des peintures testées
Menée sur 7 874 personnes par le Revidal-Gerda (Réseau de vigilance en dermatologie-allergologie), une étude française révèle que le taux de personnes sensibles à cette substance aurait triplé entre 2010 et 2012, passant de 1,5 à 5,6 %. La tendance est observée dans d’autres pays européens, dont certains comptent jusqu’à 7 % de personnes sensibles à la MIT. De plus, une étude de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) réalisée en 2015 a détecté la MIT dans 93 % des peintures testées, sans en déterminer la quantité exacte.
Lire l’étiquette
Que faire ? Choisir une peinture respectueuse pour la santé et pour l’environnement. Pour cela, il faut préférer une peinture lavable à l’eau, car elle émet peu de COV (composés organiques volatils, indiqués en g/L sur les emballages). Il convient de la choisir labellisée aux normes environnementales (Label Pure, NF Environnement, l’Écolabel européen, label l’ange bleu). Enfin, il faut regarder l’étiquetage des émissions toxiques. En France, un étiquetage, obligatoire depuis le 1er septembre 2013 sur chaque pot de peinture, indique les émissions toxiques qui peuvent se volatiliser dans l’air intérieur. Il est toujours préférable de se tourner vers des produits étiquetés A+.
Les peintures lavables à l’eau émettent peu de COV (composés organiques volatils).
Elles sont à privilégier.
Parce que les enfants sont particulièrement sensibles aux polluants, la peinture Ripolin «Chambre d’enfants » capte jusqu’à 80 % du formaldéhyde présent dans la pièce. Recommandée par l’AFPRAL (Association Française pour la Prévention des Risques d’Allergies), cette nouvelle gamme contribue à diminuer les risques d’allergie respiratoires induits par le formaldéhyde. De plus, formulée à base de liant biorenouvelable, Ripolin « Chambre d’enfants » n’utilise pas de résine issue du pétrole, préserve les ressources de notre planète et limite très sensiblement les émissions de COV dans l’air. Disponible en 15 teintes douces et vives pour les murs, boiseries et radiateurs, et en blanc mat profond pour les plafonds, en 75 ml/0,5 L/2,5 L.
C’est dans l’air
Nous respirons un air intérieur plus pollué que l’air extérieur même si, paradoxalement, la presse grand public ne s’intéresse qu’à la pollution de l’air en milieu urbain. Plusieurs grandes causes de pollution dégradent la qualité de l’air d’un logement. Les produits chimiques en font partie.
Le formaldéhyde
Le polluant le plus préoccupant de l’air intérieur est le formaldéhyde. À l’état gazeux, il est incolore et présente une odeur âcre ; il se détecte à l’aide d’un matériel spécifique à partir d’une concentration supérieure à 1 ppm (partie par million par volume). Il fait partie des polluants les plus présents dans l’air intérieur et il est le plus étudié par son caractère cancérigène et par son rôle potentiel dans les maladies allergiques, selon l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur.
Un air intérieur pollué
À la suite d’une exposition au formaldéhyde présent dans l’air intérieur, différents symptômes peuvent apparaître en fonction de sa concentration : rhinite, irritation du nez, des yeux et de la gorge, irritation de la muqueuse du tractus respiratoire. Les travaux de décoration et de bricolage font appel à des produits qui contiennent du formaldéhyde.
L’aération pour solution
Contrairement à une idée reçue : l’air de nos intérieurs est plus pollué que l’air extérieur.
La solution est d’aérer fréquemment son logement.
Que faire ? Aérer très généreusement quand on bricole, et pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, après des travaux ou l’installation d’un meuble neuf. Apporter un nouvel air dans l’habitat est l’assurance d’évacuer les mauvaises odeurs et les polluants internes. Un système de ventilation par insufflation peut également constituer une solution. Cette technique prélève en un seul point l’air neuf extérieur, le filtre de ses polluants particulaires (particules fines, pollens, etc.), puis l’insuffle en un ou plusieurs points à partir desquels l’air balaye les pièces de vie.
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