Allergies : l'air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué qu'à l'extérieur
Près de 9 personnes sur 10 ignorent que l’air intérieur est plus concentré en allergènes et polluants, d'après un sondage Ifop pour la Journée Française de l’Allergie 2021.
Nous passons 80% de notre temps en intérieur
Par rapport à il y a 50 ans, le potentiel allergisant et polluant des intérieurs a beaucoup augmenté, révèle à Sciences et Avenir le Dr Patrick Rufin, allergologue à Paris. Cela vient à la fois de facteurs matériels et de nos usages. "Ce qu'on appelle l'air intérieur, c'est son habitat, son lieu de travail et les moyens de transport", rappelle le Dr Rufin. Le mode de vie moderne, plus urbain entraîne la population à passer 80% de son temps en intérieur.
Côté matériel, les logements sont aujourd'hui plus étanches et mieux isolés, avec du double vitrage et des fenêtres en aluminium ou PVC. Résultat, si autrefois fenêtres fermées l'air se renouvelait en une heure, aujourd'hui il en faut quatre ! Cette meilleure isolation des fenêtres a déplacé le choc thermique entre l’intérieur et l’extérieur des fenêtres aux murs. Cela peut entrainer une augmentation de l’humidité favorable au développement de moisissures allergisantes.
L'air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l'air extérieur
Dans la maison aussi, la situation s'est dégradée. "On utilise de plus en plus dans l'habitat moderne des meubles avec du bois recomposé, de moquette et des objets de décoration", énumère le Dr Rufin. Résultat, la quantité de composés organiques volatiles (COV), produits chimiques présents dans l'air, augmente. Les COV proviennent par exemple des produits ménagers, des mousses isolantes, des colles et même de nos propres corps ! "Il y en a plus de 500 dans l'environnement domestique intérieur classique", précise le Dr Rufin.
Le résultat, c'est que l'air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l'air extérieur. Or, respirer un air pollué entraine des lésions inflammatoires au niveau de nos muqueuses (nez, bronches, etc), explique le Dr Rufin. Fragilisées, les muqueuses se sensibilisent alors plus facilement aux allergènes. "Avec une bonne prévention, on diminue le risque de sensibilisation de 50%", pointe l'allergologue.
Aérer 20 minutes le matin et 20 minutes le soir
La prévention consiste d'abord à bien aérer chaque jour 20 minutes le matin et 20 minutes le soir, pour diminuer les concentrations d'allergènes. Malheureusement, seuls 4 Français sur 10 respectent les bonnes pratiques d’aération de leur logement. Autre geste simple, laisser sa couette ouverte pendant l'aération… Voire toute la journée, n'en déplaise aux amoureux des lits bien faits ! "Le réflexe c'est de sortir du lit et remonter la couette", explique le Dr Rufin, "ça enferme l'humidité de la nuit et favorise le développement des acariens et moisissures".
Evitez également les bougies parfumées et parfums d'intérieur, la fumée de cigarette en intérieur – même à la fenêtre -, les lessives en poudres, les produits ménagers avec les pictogrammes signalant un danger. Pour le ménage, évitez les plumeaux ou balais et les produits sous forme d’aérosols. Privilégiez plutôt les linges humides et les aspirateurs avec un filtre absolu ("HEPA"). Enfin, ne surchauffez pas votre logement et pensez à laisser la porte de la salle de bain ouverte si elle n'a pas de fenêtres pour l'aérer et éviter moisissures et COV provenant des cosmétiques.
Dernier conseil, adressé aux futurs parents : si vous pensez à repeindre la chambre de votre bébé à venir, faites-le au moins six mois avant la naissance, avec des produits spécifiques étiquetés A+. "La peinture relargue des produits chimiques dans l'air, ce qui est très mauvais pour l'enfant", explique le Dr Rufin.
Des conseils d'autant plus essentiels qu'un tiers des Français sont déjà allergiques. Un chiffre qui devrait monter à 50% d'ici 2050.
Par Camille Gaubert le 16.03.2021 à 11h16
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/allergies/tchat-allergies-posez-vos-questions-en-direct-a-des-allergologues_152590
Crèmes hydratantes/émollients pour la prévention des allergies alimentaires
L’eczéma (dermatite atopique) est associé à un risque important d’allergie alimentaire...
La fatigue, un nouveau facteur de risque pour les allergies alimentaires
Même si certains d’entre nous en étaient déjà convaincus depuis longtemps, la fatigue,notamment...
Gravité des accidents allergiques alimentaires
quels liens avec des facteurs clés du bilan allergologique ?Une conférence de Philippe Eigenman...
Injection d'adrénaline
Doit-on systématiquement aller aux urgences après une injection d’adrénaline ?Philippe Begin...
Attention à l’allergie au lupin !
Guillaume Pouessel (Lille) a rappelé que l’allergie au lupin, sur laquelle il n’existe que peu...
Les aliments ultra-transformés ne font pas bon ménage avec les allergies…
Rosana Meyer (Winchester) informe que les aliments ultra-transformés impliquent desingrédients...